¡Qué bien me ha sentado!
Ça m’a fait un de ces biens !
Fui « al otro lado » de la frontera durante 36 horas aquellos días de 2016.
Je suis allé « de l’autre côté » de la frontière pedant 36 heures ces quelques jours de 2016.
Después de Burdeos, yendo hacia el sur, empieza mi territorio mental, el territorio que mi subconsciente reconoce como formando parte de mí. La carretera sigue tan fea y aburrida pero el cielo me resulta diferente.
Après Bordeaux en allant vers le sud commence mon territoire mental, le territoire que mon inconscient reconnaît comme faisant partie de moi. La route est toujours moche et ennuyeuse mais le ciel est pour moi différent.
Primera frontera.
Première frontière.
Gracias al cielo soleado estos paisajes feos desde la carretera me evocan las vacaciones, el calor amparado bajo la mala sombra de los pinos, la cigarras ensordecedoras e invisibles, el mar bravo anhelado, los recuerdos de los picnics familiares rutinarios, las playas de arena – que hasta muy entrado en edad nunca se me había ocurrido que pudiera existir playas sin arena blanca …
Grâce au ciel ensoleillé ces paysages moches depuis la route m’évoquent les vacances, la chaleur sous les pins peu ombrageants, les cigales assourdissantes et invisibles, la mer sauvage désirée, le souvenir des pique-niques familiaux routiniers, les plages de sable blanc – je n’avais jamais imaginé jusqu’à très tard qu’il pouvait exister des plages sans sable blanc…
Un arrêt pipi :
Una curva y ya oteamos los primeros indicios del Pirineo:
Un virage et on aperçoit les premiers indices des Pyrénées :
Bayonne :
Primeras casas típicas de Iparralde (país vasco norte, francés)
Premières maisons typiques de Iparralde (pays basque nord, français)
¡Qué lóbrega era esta frontera de Hendaya!
Combien était lugubre cette frontière !
¡Cuántas vidas se hostigaron en nombre de ella!
Combien de vies harcelées en son nom !
Una frontera es una decisión política y además mudable.
Une frontière est une décision politique et en plus changeante.
Segunda frontera.
Deuxième frontière.
Tengo recuerdos de un país vasco sur hostil : una tanqueta en sentido contrario y un tirador arriba de un poste por una manifestación de pescadores ; aparcaba mi coche francés ante las comisarías, aconsejado por mis amigos de la izquierda radical vasca, para que no me la quemaran ; y más que nada los relatos de la guerra sucia en Euskadi en los años post franquista.
J’ai le souvenir d’un pays basque sud hostile : un véhicule de l’avant blindé en sens contraire et un tireur d’élite sur un mirador pour cause de manifestation de pêcheurs ; je garais ma voiture française devant les commissariats sur les conseils de mes camarades de la gauche radicale basque, pour qu’ils ne me le brûlent pas ; et, plus que tout, ces récits de la guerre sale post franquiste en Euskadi.
Recuerdo que sentía alivio, que había llegado a casa, cuando pasaba la frontera física del pueblo de Pancorbo, donde terminan los pirineos y empiezan los paisajes de Castilla la Vieja, los que puse en fondo de pantalla de este sitio internet.
Je me souviens que je me sentais soulagé, que j’étais arrivé chez moi, quand je passais la frontière physique du village de Pancorbo, là où se finissent les Pyrénées et où commencent les paysages de la Vieille Castille, ceux que j’ai mis en fond d’écran de ce site.
Ya ni se anuncia la frontera. Solo queda el peaje que eso sí que no faltan.
Aujourd’hui la frontière n’est même pas signalée. Il ne reste qu’un péage et, ça oui, il n’en manque pas.
Con el pretexto de lucha contra los terroristas imbéciles de Daesh actualmente volvieron los paracaidistas franceses y la aduana francesa en el sentido Estado español/Francia para rechazar a lxs inmigrantes, lxs damnificadxs de esta tierra.
Sous prétexte de lutte contre les terroristes abrutis de Daesh les paras français et la douane française ont fait leur retour dans le sens État espagnol/France pour repousser les immigré-es, les damné-es de cette terre.
Recuerdo que en todos los carteles de la carretera los nombres en castellano estaban tachados y reemplazados con pinturas a mano por los nombres en euskera, la lengua vasca.
Je me souviens que sur tous les panneaux routiers les noms espagnols étaient barrés et remplacés à la bombe de peinture par les noms en basque (euskera).
Ahora todo es light, fácil, sin dificultad. Entre apaciguado y descafeinado. Los carteles rezan en euskera. Ya no siento aquella tensión entre miedos indeterminados y bravatas.
Aujourd’hui tout est light, facile, sans difficulté. Entre apaisé et décaféiné. Les panneaux parlent en euskera. Je ne ressens plus cette tension entre peurs diffuses et bravades.
Hasta introducen el « Euskal Herria » que significa el territorio de lxs vascxs es decir la Euskadi actual pero también con Navarra e Iparralde (país vasco norte, francés). Y todo aquello sin nuevxs muertxs ni nuevos dolores…
Ils ont même introduit le terme « Euskal Herria » qui signifie territoire des basques c’est à dire l’Euskadi actuelle augmentée de la Navarre et d’Iparralde (pays basque nord, français). Et tout cela sans nouvelle mort ni nouvelle douleur…
Es cierto que el « basque country » suena ridículo, man, porque por esta frontera pasan mogollón de españolxs, vascxs, franceses, marroquíes pero, brother, tan pocos anglófonos…
C’est vrai que le « basque country » fait un peu ridicule, man, parce que cette frontière voit passer beaucoup d’espagnol-es, de basques, de français-es, de marocain-es mais, brother, si peu d’anglophones…
Ya no se quiere ir de europeo sino de estadounidense. ¡Si es tan ridículo, bro’!.
On ne veut plus se la jouer européen mais plutôt américain. Mais c’est aussi ridicule, bro’ !
Sobre la foto de arriba. Desde la autopista antes se podía ver de este barrio de míserxs – Altza, creo – la ropa barata tendida en los balcones. Ahora crecieron tanto los árboles en la cuneta que sigue siendo barrio mísero pero ya no nos deja ver.
À propos de la photo du haut. Depuis l’autoroute on pouvait voir avant de ce quartier de misère – Altza, je crois – les pauvres vêtements qui pendaient aux fenêtres. Aujourd’hui les arbres au bord de la route ont tellement poussé que ce quartier toujours miséreux ne se voit plus.
Salía yo siempre en Intxaurrondo pero siempre me equivocaba porque al salir había enseguida dos carriles. Una ponía « Francia » por la carretera nacional y yo no quería volver bajo ningún concepto. Lástima, ésa era el carril para ir a ver a mis amigos donostiarras.
Je sortais toujours à Intxaurrondo mais me trompais toujours parce qu’en sortant il y avait aussitôt deux voies. L’une disait « France par nationale » et je ne voulais revenir sous aucun prétexte. Dommage ! C’était la voie qu’il fallait prendre pour aller voir mes amis qui habitaient Donostia.
Me equivoqué así durante 30 años… excepto la última vez que tuve que ir (se mudaron de barrio mis amigxs). Y luego dicen que no existe el inconsciente…
Je me suis trompé ainsi pendant 30 ans… excepté la dernière fois où j’y suis allé ( mes ami-es ont changé de quartier) . Et certain-es disent que l’inconscient n’existe pas…
Hubo un tiempo en que no había todos esos puentes y viaductos que se entrelazan.
Il y eu un temps où il n’y avait pas tous ces ponts et viaducs qui s’entrecroisent.
Concretan la circulación de los flujos de mercancía, entre ella lxs trabajadorxs.
Ils matérialisent la circulation des flux de marchandises, parmi lesquelles les travailleurs et travailleuses.
Se aceleró el tráfico urbano, la realización de la plusvalía y, de paso, nuestro ritmo de vida.
On a accéléré le traffic urbain, la réalisation de la plus-value et, au passage, notre rythme de vie.
Se produce más y más rápido. ¿Y?
On produit plus et plus vite. Et ?
Tercera frontera, temporal.
Troisème frontière, temporelle.
Al final del túnel se llega al mar.
À la fin du tunnel on accède à la mer.
Esta vez me tocó la playa de Ondarreta.
Cette fois-ci c’est la plage d’Ondarreta.
¡Hola la Concha!
Salut, la Concha !
Ya sé que escribí varios artículos sobre la ciudad pero ¡qué más da!
Je sais bien que j’ai déjà écrit plusieurs articles sur cette ville mais tant pis !
Si je gagne à la loterie je m’achète…
la maison de ce quartier qui…
tiene vista a la bahía de la Concha y al mar abierto.
a une vue sur la baie de la Concha et sur le large.
Mais je ne joue pas à la loterie…
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Era bajamar:
C’était marée basse :
Se veían las ruinas de la antigua cárcel.
On voyait les ruines de l’ancienne prison.
Lo que les permite a unxs listillxs fardar de Jesucristo en verano:
Cela permet à des petit-es malins de se la jouer Jésus Christ en été :
Hay una placa muy discreta que explica lo de la cárcel:
Il y a une plaque très discrète qui explique l’histoire de la prison :
Cuarta frontera, la de la memoria.
Quatrième frontière, celle de la mémoire.
Al final de la playa esta el famoso « Peine del viento » de un artista chileno, Chillida: sencillo, fuerte, eficaz.
Au bout de cette plage le célèbre « Peigne du Vent » de l’artiste Chilien Chillida : simple, fort, efficace.
Que aquí sí que sopla la tempestad
Car là quand la tempête souffle…
Ondarreta es la playa chic, la de la gente de pelas.
Ondarreta c’est la page chic, celle des gens fortunés.
Rindieron homenaje con una estatua a esta persona tan fea que marcó la ciudad de su sello
Ils ont rendu un hommage statuaire à cette personne si laide qui a marqué la ville de son empreinte
en épocas en las que lxs nobles daban el no va más de la moda y lanzaron la de « los baños »
à des époques où les nobles donnaient le la pour la mode et lancèrent celle des « bains de mer »
Solo me quedé 36 horas, 36 horas de amistad, al otro lado y luego…
Je ne suis resté que 36 heures, 36 heures d’amitié, de l’autre côté et ensuite…
j’ai dû revenir tôt
Tendría que escoger entre tantos incendios pero pensé: ¿por qué tiene que ser yo quien escoja?
Je devrais choisir entre tant d’incendies mais je me suis dit : pourquoi ce serait à moi de choisir ?
Salí de la autopista para ver a mi familia pero esto es historia mía
Je suis sorti de l’autoroute pour aller voir ma famille mais ça c’est mon histoire.
« Festina lente », reza este sitio web.
« Festina lente » dit ce site web.
A volver ya a Poitiers, pues:
Vite à Poitiers, donc :
cinquième frontière Ya estamos. En mi territorio actual. En mi madriguera, en mi querencia para usar un vocabulario tauromáquico.
On y est. Me voici dans ma « madriguera », mot espagnol signifiant terrier mais venant du latin « mère » et « utérus »
Hasta la carretera fea la poblamos con nuestras fantasías.
Même la route la plus moche on la peuple de nos fantasme et fantaisies.