Cet été 2022 nous sommes allés au nord. Oui, au nord, et pas au nord du sud.
Este verano de 2022 fuimos al norte. Sí, al norte, y no al norte del sur.
Tout commence « gare du nord » à Paris. C’est la première fois de ma vie que je pars de cette gare, que je pars vers le nord de la France et au-delà. Le « nord », pour moi qui me suis toujours considéré du « sud-ouest », qui suis né en Algérie, le nord est lourdement connoté négativement. Le nord de la France ou au nord de la France est indistinctement le territoire du froid, de l’ailleurs, de l’étrangement différent.
Todo comienza en la estación del Norte (Gare du Nord) de París. Es la primera vez en mi vida que viajo desde esta estación, que voy al norte de Francia y más allá. Para mí, que siempre me he considerado del « suroeste » de Francia, que nací en Argelia, el « norte » tiene una fuerte connotación negativa. El norte de Francia o en el norte de Francia es indistintamente el territorio del frío, de lo ajeno, de lo extrañamente diferente.
Rien à voir avec la réalité et tout à voir avec mon imaginaire. D’ailleurs, dans la littérature argentine, je ressens cette fascination pour le sud alors que la perspective géographique inversée (hémisphère sud) fait que le sud est le territoire du froid. Cette vielle chanson « Je reviens au sud » (et ses différentes interprétations) m’émeut toujours. Et j’adore le phrasé de Goyeneche (et de Piazzola).
Nada que ver con la realidad y todo que ver con mi imaginación. Además, en la literatura argentina, siento esta fascinación por el sur, mientras que la perspectiva geográfica invertida (hemisferio sur) hace del sur el territorio del frío. Aquella vieja canción « vuelvo al sur » (y sus distintas interpretaciones) me sigue emocionando. Y me encanta el fraseo de Goyeneche (y de Piazzola).
Qui plus est, le sud que je préfère dans l’état espagnol, c’est la moitié nord (côte atlantique, vieille Castille, Aragón). Bref, en un mot comme en cent, ce nord nouveau me faisait peur.
Es más, el sur que prefiero en el estado español es la mitad norte (costa atlántica, Castilla la Vieja y Aragón). En resumen y en una palabra, ese nuevo norte me asustaba.
Quand je pensais à Amsterdam me venaient à la mémoire deux chansons classiques. Et pas grand chose d’autre.
Cuando pensaba en Amsterdam recordaba dos canciones francesas clásicas. Y poco más.
Depuis la fenêtre du train, je regarde Bruxelles : architecture bizarre, tant de choses qui ne ressemblent à rien de ce que je connais. Pauvre de moi, renvoyé à mes craintes irrationnelles !
Desde la ventanilla del tren, veo Bruselas: arquitectura extraña, muchas cosas que no se parecen a nada de lo que conozco. ¡Pobre de mí, que me remite a mis miedos irracionales!
À chaque fois qu’on passe par une gare ou un aéroport je reste fasciné face au flux infini de voyageurs : tant de milliers de personnes et toutes différentes !
Cada vez que pasamos por una estación o un aeropuerto me fascina el flujo infinito de viajeros: ¡tantos miles de personas y todas diferentes!
À Venise [mes articles et photos ici] j’avais mis trois jours avant d’oser commencer à faire des photos. Ici aussi on est DANS la carte postale mais multipliée par mille. Venise c’est la splendeur patinée alors qu’ici il s’agit d’une richesse maintenue, actuelle et plus large.
En Venecia [mis artículos y fotos aquí] tardé tres días en atreverme a sacar fotos. Aquí también estamos DENTRO DE la postal pero multiplicada por mil. Venecia es un esplendor patinado, mientras que aquí es una riqueza mantenida, actual y más extensa.
On a beau le savoir à l’avance, que les Pays Bas sont construits en prenant de l’espace à la mer, cette omniprésence de l’eau partout est troublante.
Incluso si sabemos de antemano que los Países Bajos se construyó quitándole espacio al mar, la omnipresencia del agua por todas partes resulta perturbadora.
Ci-dessous la gare ferroviaire depuis un côté :
Aquí abajo la estación de trenes desde una parte:
.
.
Et la même gare depuis l’autre côté :
Y la misma estación desde el otro lado:
.
Que d’eau !
¡Mucha agua!
À l’embouchure du Amstel :
En la ría del Amstel:
.
Et des centaines de kms de canaux et des milliers de maisons et d’appartements, habitat variant de riche à très riche.
Y centenares de kilómetros de canales y miles de casas y pisos, de ricos a muy ricos.
.
Beaucoup de ponts, donc. Jamais le même.
Muchos puentes, pues. Nunca el mismo.
.
Et chaque rue a son ambiance. On peut se promener des heures et des jours sans jamais se lasser.
Y cada calle tiene su ambiente propio. Unx puede pasear horas y días sin nunca aburrirse.
.
Il existe aussi nombre de quartiers sans canaux. Ils sont en général encore plus chics mais moins exotiques.
Existe también muchos barrios sin canales. En general son aún más acomodados y finos pero menos exóticos.
Au bord du fleuve Amstel on y trouve juste assez d’herbes folles pour donner un air bohème à cet habitat très onéreux.
En las orillas del río Amstel hay una pizca de maleza para darle un tinte bohemio a este hábitat carísimo.
.
Comme à Venise tout cela tient sur pilotis. ce qui donne parfois des maisons qui penchent, sur le côté ou vers l’avant.
Como en Venecia todo esto se sostiene con pilotes. Lo que acarrea que a veces hay casa inclinadas hacia un lado o hacia adelante.
.
On sent qu’il existe une bourgeoisie cultivée et progressiste mais pas de logements sociaux en vue. C’est « naturel » : pour être riche il faut exploiter des pauvres et par conséquent les discriminer, y compris géographiquement.
Se siente que deba existir una burguesía culta y progresista pero no hay viviendas sociales a la vista. Es « natural »: para ser rico hay que explotar pobres y por consiguiente discriminarlos, también geograficamente.
.
Les Pays Bas ont une histoire basée, je crois bien, quasi exclusivement sur le commerce avec le monde entier. Avec sa libre circulation des marchandises, des capitaux et des idées. C’est un commerce par voie de mer. Comme toute l’Europe ils se sont enrichis par le pillage de l’Amérique latine et du reste du monde colonisé.
Países bajos tiene una historia basada, me parece, casi exclusivamente sobre el comercio con el mundo entero. Con su libre circulación de mercancías, de capitales y de ideas. Es un comercio por vías marítimas. Como toda Europa se enriqueció con el saqueo de América latina y del resto del mundo colonizado.
.
Il n’y a pas vraiment de cuisine hollandaise. On y trouve plus une cuisine du monde dans ce pays de commerçants des mers. Il y existe un goût immodéré dans les desserts pour l’excès de sucre en tout genre.
No existe una verdadera cocina holandesa. En este país de comerciantes marítimos hay más cocina del mundo. Hay un gusto inmoderado en los postres por el exceso de azúcar de todo tipo.
.
.
On logeait dans un quartier que j’appelle « Playtime » en reprenant le titre de l’excellentissime film de Jacques Tati.
Nos alojábamos en una barrio que yo llamo « Playtime » usando el título de la excelentísima película de Jacques Tati.
.
Si vous ne l’avez jamais vu, je vous le recommande. Il visible ci-dessous :
Si nunca lo has visto te lo recomiendo. Se puede ver aquí abajo:
.
« Arena » c’est son nom, à côté du stade de l’équipe de football Ajax, Bd Johan Cruif, à 8km du centre. Et tout au long du parcours on a l’impression que tout est neuf.
C’est un quartier artificialisé, bétonné, considéré comme un « ghetto » pour immigré-s par les hollandais-es (selon une marseillaise qui habite et travaille sur place et que ce qualificatif fait bien rigoler) : tout y est neuf et aseptisé. Et gagné sur l’eau.
« Arena » lo nombraron, junto al estadio del equipe de fútbol Ajax, en el bulevar Johan Cruif, a 8 km del centro. Y durante todo el camino hacia el centro se tiene la impresión de que todo es nuevo.
Es un barrio artificial, de hormigón considerado como un « gueto » para emigrantes por lxs holandesxs (según una chica marsellesa que vive y trabaja allí y que se ríe del calificativo ese): todo es nuevo y aséptico. Y conquistado sobre el agua.
.
.
On voit avec envie partout les vélos qui circulent toujours à toute vitesse et sont prioritaires de fait sur tout le monde, du piéton au camion.
Vemos con envidia por todas partes las bicicletas que siempre circulan con exceso de velocidad y tienen prioridad sobre todo, desde lxs peatones hasta los camiones.
.
.
À proximité, autour et sous la gare :
Cerca, alrededor y debajo de la estación:
.
.
Et l’abondance de voies cyclables ne profitent pas qu’aux cyclistes…
Y la abundancia de vías para bicis no beneficia solo a lxs ciclistas….
.
Les quartiers périphériques que nous avons vus semblent tout droit sortis d’un concours d’architecture.
Los barrios periféricos que vimos parecen salir de un concurso de arquitectura.
.
De l’autre côté du Amstel, en face de la gare, se trouve un quartier anciennement industriel très pollué en cours de réhabilitation rapide pour répondre au manque criant de logements.
De otro lado del Amstel se encuentra un barrio antiguamente industrial muy contaminado ahora en rehabilitación rápida para responder a la carestía de vivendas.
Tout commence classiquement, comme à Bordeaux ou Barcelone ou Nantes (pour ce qu’on connaît), par un centre d’art contemporain dans un ancien bâtiment industriel qui entraîne un changement d’image du quartier pour attirer une bourgeoisie fortunée et progressiste. Elle y trouvera l’entre-soi qu’elle cultive.
Todo empieza de forma clásica, como en Burdeos o Barcelona o Nantes (para hablar de ejemplos que conozco), con un centro de arte contemporáneo en ua antigua nave industrial que conlleva un cambio de imagen del barrio para seducir una burguesía adinerada y progre. Encontrará allí el entre sí que cultiva.
.
Il y a encore une majorité d’appartements non terminés ou non entièrement occupés. Et très peu de gens dans les rues.
Todavía hay una mayoría de viviendas sin terminar o que no están ocupadas del todo. Y muy poca gente por las calles.
.
Dans quelques petites zones continuent de mal vivre les petites gens d’avant la réhabilitation du quartier.
En algunas pocas zonas siguen malviviendo lxs pobres de antes de la rehabilitación del barrio.
.
Il existe le musée Van Gogh qu’on n’a pu visiter parce qu’il était complet tous les jours.
Existe el museo Van Gogh que no pudimos visitar porque estaba completo todos los días.
La Maison Rembrand ? Pas grand intérêt, cher, aucune oeuvre du maître, du blabla cultivé dans les audio-guides. Et partout la possibilité de faire bip avec l’audio-guide ou son portable pour écouter le blabla. Ça allonge la visite alors qu’il y a si peu à voir : un comble chez un peintre !
¿La Casa Rembrand? Poco interesante, cara, sin obras del maestro, sólo mucha palabrería en las audioguías. Y en todas partes la posibilidad de hacer bip con el audioguía o con tu móvil para escuchar un blablablá. Alarga la visita cuando hay tan poco que ver: ¡el colmo en casa de un pintor!
Dans le musée d’art contemporain et moderne on peut se balader avec un petit siège fourni par le musée. On y trouve des oeuvres contestataires mais très datées donc désactivées et souvent une déclinaison du readymade à la mode du « Marchand du Sel ».
En el museo de arte contemporáneo y moderno se puede pasear con un pequeño asiento proporcionado por el museo. Hay obras de arte reivindicativas pero muy anticuadas y, por tanto, desactivadas, y a menudo una variación del readymade al estilo de Marcel Duchamp.
.
On est allé au grand musée de peinture classique, le Rijks Museum.
Fuimos al museo importante de pintura clásica, el Rijks museum.
.
« La ronde de nuit » de Rembrandt est en cours de restauration. On ne peut pas vraiment l’apprécier.
« La ronda de noche » de Rembrandt se está restaurando. No se puede apreciar así.
.
Le pouvoir de la publicité. Il a suffit d’une publicité pour un yaourt pour que le tableau de Vermeer ci-dessous deviennent la vedette inaccessible du musée.
El poder de la publicidad. Ha bastado una publicidad para un yogur para que le cuadro de Vermeer abajo se transforme en la estrella inalcanzable del museo.
.
Ci-dessous une allégorie toujours d’actualité.
Abajo una alegoría que sigue siendo muy actual.
.
Pour finir nous avons été à
Para terminar fuimos a
.
qui est une reconstitution de la Hollande vue depuis les clichés étrangers.
que es una reconstitución de la Holanda vista desde los clichés extranjeros.
.
Le peu de personnes avec qui nous, touristes, avons eu à faire (seulement des rapports marchands) sont très serviables et attentionnées. Les ami-es qui vivent aux Pays Bas nous ont confirmé cela comme un trait culturel. Il y a aussi pour nos ami-es latinos une source de rire sans fin : c’est la ponctualité quasi maladive. On a assisté à un concert de musique classique en extérieur qui devait commencé à 21h00. Une voix a prévenu le public que le concert commençait dans 30 secondes et a commencé le décompte. Il a commencé très exactement à 21h 00 mn 00 seconde. Autre problème pour les cultures latines : au quotidien tout doit être planifié, du travail aux loisirs en passant par les relations sociales. L’imprévu est banni.
Las pocas personas con las que tuvimos, nosotrxs turistas, que tratar (sólo relaciones comerciales) fueron muy serviciales y atentas.Lxxs amigxs latinoamericanxs es la casi insoportable puntualidad. Fuimos a un concierto de música clásica al aire libre que tenía que empezar a las 9 de la noche. Una voz avisó al público de que el concierto empezaría en 30 segundos y empezó la cuenta atrás. Comenzó exactamente a las 21.00 horas y 00 segundos. Otro problema para las culturas latinas es que en la vida cotidiana todo tiene que estar planificado, desde el trabajo hasta el tiempo libre o las relaciones sociales. Lo inesperado está proscrito.
Pingback: Flandres – Flandes – Un flâneur à Poitiers